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D&J Week-end Protestant 2017 – 500 ans de la Réforme

Le compte-rendu qui suit reflète ma qualité de membre isolée, suisse, de D&J. En effet, j’ai rejoint l’association suite à un travail de réflexion sur l’inclusivité au cours duquel D&J a été un précieux soutien. À la suite, est né à Neuchâtel, en Suisse, le groupe Arc-en-Ciel qui réunit tous les 3 de chaque mois chrétien.ne.s LGBT et allié.e.s. Le groupe ne cesse de s’étoffer et le week-end de D&J de ces 25-26 mars à Strasbourg a été pour moi l’occasion de réfléchir à son avenir, le développement de ses activités et l’officialité de son statut. La richesse de ce week-end ne peut être épuisée en un article, mais je souhaite ici, à travers les moments successifs, rendre hommage à cette magnifique rencontre et vous faire part de ce que j’ai précieusement ramené en Suisse pour le groupe Arc-en-Ciel.

En couple, en célibataire, vingt-neuf participant.e.s de toute la France ! Que le titre ne trompe pas, la parité entre protestants et catholiques était presque parfaite, et j’ai été également heureuse de faire la connaissance d’un quaker. Cette diversité est une richesse inestimable pour échanger, se donner des nouvelles des groupes locaux, réaffirmer la solidarité, et faire de nouvelles rencontres. Développer des liens hors de nos lieux de vie habituels, prendre le temps de partager et vivre ensemble, de tels week-ends sont de véritables sources de vie pour les uns et les autres.

Au centre culturel Saint-Thomas à Strasbourg, à deux pas des institutions européennes mais protégés par un grand parc où s’ébattaient des daims sauvages, nous avons partagé nos repas et deux temps de réflexion, de prière, de partage entre membres de l’association.

La Réforme, une histoire, et pour moi ?

Le samedi, Jean-Paul nous a présenté une histoire de la Réforme présentée sous l’angle de la pluralité, envisagée comme rupture théologique, préparée par le contexte et menée par plusieurs personnalités dont Luther n’est certes pas la moins importante mais non la seule. La diversité des positions et des prolongements de la Réforme dans la suite de l’histoire jusqu’à nos jours a beaucoup à nous apprendre. La notion de « réforme » reste une des clefs de notre confession protestante, mais concerne bien sûr l’ensemble des chrétiens face au pluralisme de notre monde qui nous engage à constamment nous resituer, nous ressourcer, nous renouveler.

Comme prolongement, Denis nous a partagé sa réflexion sur un passage de l’Évangile selon Matthieu (5,17-20) – comment surpasser la justice des scribes et des pharisiens !

-> 2017-03-Une-réflexion-à-partir-de-Mt 5.17-20

Tout cela a été suivi d’une pause bien nécessaire avant une réflexion en groupes sur les résonances de cette histoire pour nous aujourd’hui. Nous avons ainsi retenus quelques points importants de cette pluralité de la Réforme et esquissé une vision de ce que cette histoire peut nous proposer aujourd’hui comme pistes de renouvellement.

-> 2017-03-Échange-La-Réforme-une-histoire-et-pour-moi

En route pour la ville !

Ces moments de réflexion et de partage ont été prolongés en mouvement. Le samedi après-midi, nous avons en effet bénéficié d’une visite de la Cathédrale, puis de deux églises aujourd’hui protestantes mais ancrées historiquement dans le Moyen-Âge et les communautés de moines qui les ont fondées.

Le pasteur Philippe Eber, passionné d’art, d’histoire et d’architecture nous a introduit à la longue vie des églises Saint-Thomas et Saint-Pierre-le-Jeune : orgue Silbermann, fresque par des élèves de Giotto, architecture romane et gothique, transformations successives : il y a tant à apprendre… et nous manquons de temps ! Je remarque à quel point notre patrimoine est encore vivant et engage de nombreuses discussions sur nos visions de l’église d’aujourd’hui comme lieu(x) et comme institution(s). Ensemble, nous pouvons partager sur notre manière de vivre en Églises et de découvrir dans l’histoire des échos de nos sensibilités actuelles. Mais le temps nous manque…

Guidés par le parapluie rose, mais ralentis par nos discussions sans fin, nous arrivons tout juste à l’heure pour la cérémonie à laquelle nous sommes invités à participer à la Paroisse Saint-Guillaume. Christophe Kocher, ses collègues et ses paroissiens nous accueillent pour une célébration inclusive, comme en témoignent les panneaux, slogans et étoles aux couleurs de l’arc-en-ciel. Je dois dire que l’attention que D&J porte à organiser et vivre des célébrations m’a particulièrement touchée, et je ramène cette idée en Suisse où je souhaite que notre groupe puisse également vivre des moments de célébration au sein des paroisses. Il ne s’agit alors pas de gommer nos différentes orientations sexuelles ou confessionnelles, mais de tous participer. C’est ainsi que D&J a proposé le credo repris en chœur par l’assemblée et a participé à la prière d’intercession.

-> 2017-03-Textes-du-culte-à-Saint-Guillaume

Lors du repas qui a suivi – le baeckeoffe que plusieurs mangions pour la première fois – nous avons eu la joie de côtoyer les paroissiens et ministres de cette paroisse atypique par son antenne inclusive officialisée au niveau du conseil presbytéral. Joan Charras Sancho nous a ainsi exposé les grandes lignes de cette antenne qui rassemble des personnes souhaitant s’engager au service d’un accueil inconditionnel, notamment des personnes LGBTI, le mandat qu’elle s’est donnée qui comprend entre autres temps d’échange, de célébrations, d’accompagnement, d’information et d’activités à destination de personnes de tous horizons.

Qu’ai-je envie de réformer ?

Le dimanche, nous avons approfondi la question de la Réforme de manière plus personnelle. Stéphanie nous a proposé quatre textes bibliques pour guider nos réponses, mais surtout fournir des modèles concrets d’attitudes possibles que nous pouvons adopter pour réaliser nos envies de réformes en nous demandant : qu’est-ce que ces envies impliquent ? L’ouverture de Jésus au débat face à la Cananéenne, sa persévérance et la bonne application de la Parole face aux tentations, la transmission d’une vocation d’Elie à Elisée, l’approfondissement de notre être intérieur chez Paul : les textes bibliques demandent à être appropriés et nourrissent nos attitudes face à la vie.

-> 2017-03-Atelier-qu’ai-je-envie-de-réformer

Au terme de ce week-end, dans le train qui me ramène en Suisse, je réfléchis à ces deux modèles qu’il m’a été donnés de mieux comprendre : l’association et l’antenne inclusive. Une réflexion s’est donc amorcée à mon retour sur l’avenir de notre groupe Arc-en-Ciel… et quelle qu’en soit l’issue, D&J a été et restera pour moi un soutien, une source à laquelle je reviendrai puiser de l’eau pour arroser mon arc-en-ciel suisse, en souhaitant de tout cœur favoriser des liens, des possibilités de rencontre…

Avec toute ma reconnaissance et ma joie
Cécile

À Strasbourg – Homosexuel et chrétien

Article paru dans l’hebdomadaire Réforme n° 3698 du 23 mars 2017 :

L’association David et Jonathan organise ce week-end à Strasbourg une rencontre destinée à marquer l’anniversaire de la Réforme. Venus de toute la France, les adhérents et leur conjoint, mais aussi les amis de ce mouvement homosexuel chrétien, se réuniront autour de la dynamique « Nous fêterons à notre manière les 500 ans de la Réforme ! ». Un mot d’ordre qui résonne comme une invitation à se laisser interpeller dans son identité, sa vie personnelle et sa foi : quel sens revêt cet événement à mes yeux ? Qu’y a-t-il à réformer en moi ? Les participants, une trentaine d’inscrits, pourront réagir à partir des textes bibliques qui seront partagés ou en s’exprimant librement. Issus de différentes confessions et spiritualités, ils auront ainsi l’occasion de découvrir ou redécouvrir l’histoire de la Réforme, sa signification et ses prolongements encore aujourd’hui.
Ce programme, élaboré par le groupe protestant du mouvement, se construira donc en partie dans le vif des échanges et grâce à l’implication de chacun. Il débutera le vendredi pour s’étendre jusqu’au dimanche, et sera émaillé de visites culturelles dans la ville de Strasbourg. Un culte suivi d’un repas avec la paroisse Saint-Guillaume aura lieu le samedi soir. Ce temps fort a été organisé avec le groupe des Chrétiens inclusifs, dont fait partie Joan Charras Sancho, coauteure du livre L’Accueil radical (éd. Labor et Fides). Si l’année 2017 offre évidemment des opportunités privilégiées pour faire vivre l’héritage protestant et témoigner de son actualité, l’intérêt du mouvement David & Jonathan pour le protestantisme et la Réforme n’est pas qu’un effet de date. À l’été 2006, un voyage sur les pas de Luther en Allemagne avait déjà rassemblé une trentaine d’adhérents pendant une semaine.
David & Jonathan a été fondé en 1972, ce qui en fait la plus ancienne association LGBT (lesbien, gay, bi, transsexuel) de France. Elle revendique 400 membres, répartis en 19 groupes locaux. Le mouvement se définit comme une interface entre le milieu LGBT, le monde des Églises et l’implication citoyenne.

Claire BERNOLE

Inclure et reconnaître la diversité en église

Ce fut le thème d’une journée d’interventions organisée par le Carrefour des Chrétiens Inclusifs, la Maison Verte, The American Cathedral in Paris, la Mission Populaire Évangélique de France, notre association David & Jonathan, avec le soutien de Réforme, hebdomadaire protestant d’actualité, qui s’est tenue le lundi 17 octobre 2016 à l’Institut protestant de théologie de Paris.

schema-exclusion-segregation-integration-inclusion

Le concept d’inclusivité, aujourd’hui en vogue dans les milieux chrétiens d’ouverture, permet de réfléchir aux conditions concrètes de l’accueil dans les communautés chrétiennes et les Églises. Il est entendu au sens large : on ne prend pas seulement en compte les problématiques des personnes homosexuelles ou transgenres mais également tout autre différence (le handicap, l’âge, etc. ainsi que les différents groupes minorés).

Cécile, de notre groupe protestant, participait à cette journée très intense et nous en a fait un compte-rendu qu’elle espère fidèle aux propos tenus. C’est un document riche d’enseignements que nous sommes heureux de vous faire partager :

2016-17-10-compte-rendu-ipt

Nous terminons cet article par la prière que nous a jointe Cécile à son compte rendu :
Seigneur, puisses-tu mettre « chaque jour en nos bouches un cantique nouveau » (Ps 39) pour qu’advienne l’amour de ton Fils Jésus-Christ, amour que nous cherchons et demandons humblement à te rendre et à offrir à notre prochain.
Par ta grâce, que ton Esprit nous assure de ta présence active aujourd’hui dans nos vies, donne-nous de persévérer avec joie dans le désir de contribuer à faire advenir ta promesse d’une humanité pleinement réconciliée en ton Fils, promesse en laquelle nous espérons dans la confiance des petits enfants à la fois naïfs et orgueilleux que nous sommes : pardonne-nous et retiens notre bonne volonté parfois maladroite, féconde-la selon tes desseins…
Au nom du Christ nous t’en prions. Amen

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Week-end protestant 2017

ouvert à toutes et tous (protestant-e-s ou non)

taches et traces arc en ciel - symbole gay et lesbienneÀ STRASBOURG
du vendredi soir 24 mars
au dimanche 26 mars

Nous fêterons ensemble et à notre manière
les 500 ans de la Réforme !

 

Au menu de notre programme : La réforme, une histoire et pour moi ? / Qu’ai-je envie de réformer ? / Visites (la cathédrale et le Strasbourg protestant) et un temps que nous partagerons avec la paroisse protestante Saint-Guillaume.

Les inscriptions sont closes avec 31 personnes prévues !

Quelques références sur le protestantisme : l’accès à la foi pour tou.te.s ?

En réponse à des questions sur la présence de protestant.e.s à D&J ou sur le protestantisme en général, je propose un éclairage qui donne quelques clés de compréhension tout en étant consciente que ce texte s’inspire également de ma manière de vivre mon protestantisme.

Bible.

Parfois centrée autour d’un petit monde d’universitaires, l’animation de la vie protestante ne parait pas toujours facile d’accès au néophyte. Chez les protestant.e.s, du moins en ce qui concerne les luthéro-réformés, il n’y a pas de dogme ce qui en constitue presque déjà un ! À la morale, les luthéro-réformés préfèrent l’éthique, aux certitudes les questionnements.
Cela étant dit la Réforme se base tout de même sur cinq « grands principes » qui sont : sola gratia (« par la grâce seule »), sola fide (« seule la foi compte »), sola scriptura (« par l’Écriture seule »), solus Christus (« Jésus Christ seul »), soli Deo gloria (« à Dieu seul la gloire ») auxquels on peut ajouter deux « façons de les vivre » : l’Église doit se réformer sans cesse et le sacerdoce universel c’est-à-dire l’égalité entre tous les membres de l’Église, pasteur.e.s et fidèles.
Le protestantisme c’est alors un engagement exigeant qui demande de passer du temps à lire les textes et à y réfléchir. La grande place que tient la prédication pendant les cultes accompagne cette réflexion. C’est aussi une éthique de responsabilité puisque chacun.e de nous est « en charge ».
Le débat théologique étant par essence inépuisable, c’est un cheminement continu qui conduit à de nouvelles idées, de nouvelles « façons de voir ou de percevoir ». C’est d’ailleurs dans cet esprit que, régulièrement, de grandes « questions » sont soumises à la réflexion de toute la communauté représentée en conseil synodal. Ce fût le cas pour la question de la bénédiction des couples (mariés) de personnes du même sexe qui, après avoir été débattue pendant des années, a fait l’objet d’une prise de décision adoptée lors du synode national de l’Église protestante unie de France (EPUdF), le 17 mai 2015 (cf. également le communiqué de D&J transmis avant cette décision).

Tous ces éléments, parfois mal connus, peuvent contribuer à rendre le protestantisme « difficile d’accès » et semblant réservé à une minorité. Cependant il y a un paradoxe dans cet état de fait qui parait contraire au principe même d’évangélisation. Si les luthéro-réformés paraissent parfois moins enclins à « évangéliser » que d’autres courants, cependant chaque chrétien.ne ayant reçu la parole des évangiles en son cœur ressent certainement l’envie de la faire partager.
Alors peut-on être protestant.e sans prendre part aux débats théologiques ? À titre personnel je pense que oui. Les protestant.e.s de la société civile sont nombreux qui ne se revendiquent d’aucune Église (cf. l’émission Protestants de France diffusée sur France 5).
Allons même plus loin : peut-on être protestant.e sans être croyant ? Lionel Jospin aurait dit : « Je suis un protestant athée, un rigide qui évolue, un austère qui se marre ». Quant à Michel Rocard, il se considérait agnostique. Au-delà des « petites phrases », les protestant.e.s se disent « laïc.que.s » ce qui signifie qu’il n’existe pas d’institutions ecclésiales faisant autorité d’elle-même, y compris sur la politique (les représentants sont des personnes laïques et sont élu.e.s). Cet attachement au principe de laïcité remonte notamment aux idées de la révolution française puis à la séparation de l’Église et de l’État en 1905. Par conséquent la seule institution humaine faisant « autorité » est celle de l’État. Mais être laïque ne veut pas dire obligatoirement être non croyant.

C’est là la particularité du protestantisme français. S’il est lié intrinsèquement à une démarche théologique chrétienne il n’en est pas moins une identité individuelle qui n’est pas exclusive à la spiritualité. Cette identité se base en partie sur le vécu de nombreuses familles amenées à se cacher pour vivre leur foi et à fuir les persécutions suite à la révocation de l’Édit de Nantes (dit Édit de tolérance) en 1695 et plus largement sur l’histoire de France, mais également l’impact des « grands principes » de la Réforme dans la façon de vivre au quotidien dans ces familles.
Faut-il être issu d’une famille « historique » pour être protestant.e ? Je veux croire que non. Bien des personnes s’intéressant au protestantisme ont une connaissance et une réflexion théologique plus approfondie que beaucoup de descendant.e.s de huguenots.
Le protestantisme peut être cette dualité entre spiritualité et identité culturelle qui tendent à se confondre pour laisser à chacun.e la possibilité de se construire sa propre « éthique de vie » chrétienne.
L’ouvrage La nouvelle France protestante (Sébastien Fath, Jean-Paul Willaime, éd. Labor et Fides, 2011) définit d’ailleurs cinq cercles d’appartenance au protestantisme allant des croyant.e.s et pratiquant.e.s réguliers aux athées se revendiquant de culture protestante en passant par les « sympathisant.e.s ». Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sont donc possibles et existent !
Pour terminer, si l’on me demande ce qui constitue mon identité je répondrais que je suis avant tout un être humain, ensuite chrétienne et seulement ensuite protestante mais également bien d’autres choses !

Stéphanie, responsable du groupe protestant de l’association David & Jonathan

Repères bibliographiques :

a) Général sur le protestantisme :

  1. ESQUISSE D’UNE SPIRITUALITÉ PROTESTANTE, Louis Schweitzer (éditions du Cerf, 2003)
  2. HISTOIRE DU PROTESTANTISME, Jean Baubérot (« Que sais-je ? », PUF, 2015)
  3. LE PROTESTANTISME – LA FOI INSOUMISE, Laurent Gagnebin, Raphaël Picon, (Flammarion, 2009)
  4. UN CATÉCHISME PROTESTANT, Antoine Nouis (Olivétan, 2010)
  5. LES GRANDS PRINCIPES DU PROTESTANTISME, André Gounelle (Olivétan, 2011)
  6. LA NOUVELLE FRANCE PROTESTANTE Sébastien Fath, Jean-Paul Willaime (Labor et Fides, 2011)

b) Sur les thèmes : « homosexualité » et « inclusivité » :

  1. L’HOMOSEXUALITÉ DANS LE PROCHE-ORIENT ANCIEN ET LA BIBLE, Thomas Römer, Loyse Bonjour (Labor et Fides, 2016) → L’édition 2005 peut être consultée sur internet
  2. BÉNIR LES COUPLES HOMOSEXUELS ? LES ENJEUX DU DÉBAT ENTRE PROTESTANTS, Elian Cuvillier, Charles Nicolas (Olivétan, 2015)
  3. L’ACCUEIL RADICAL – RESSOURCES POUR UNE EGLISE INCLUSIVE, Yvan Bourquin, Pierre Bühler, Joan Charras Sancho, Elian Cuvillier, Jürgen Grauling, Jean-Blaise Kenmogne, Stéphane Lavignotte, Muriel Schmid, Jean Vilbas, Marina Zuccon (Labor et Fides, 2015)