À Strasbourg – Homosexuel et chrétien

Article paru dans l’hebdomadaire Réforme n° 3698 du 23 mars 2017 :

L’association David et Jonathan organise ce week-end à Strasbourg une rencontre destinée à marquer l’anniversaire de la Réforme. Venus de toute la France, les adhérents et leur conjoint, mais aussi les amis de ce mouvement homosexuel chrétien, se réuniront autour de la dynamique « Nous fêterons à notre manière les 500 ans de la Réforme ! ». Un mot d’ordre qui résonne comme une invitation à se laisser interpeller dans son identité, sa vie personnelle et sa foi : quel sens revêt cet événement à mes yeux ? Qu’y a-t-il à réformer en moi ? Les participants, une trentaine d’inscrits, pourront réagir à partir des textes bibliques qui seront partagés ou en s’exprimant librement. Issus de différentes confessions et spiritualités, ils auront ainsi l’occasion de découvrir ou redécouvrir l’histoire de la Réforme, sa signification et ses prolongements encore aujourd’hui.
Ce programme, élaboré par le groupe protestant du mouvement, se construira donc en partie dans le vif des échanges et grâce à l’implication de chacun. Il débutera le vendredi pour s’étendre jusqu’au dimanche, et sera émaillé de visites culturelles dans la ville de Strasbourg. Un culte suivi d’un repas avec la paroisse Saint-Guillaume aura lieu le samedi soir. Ce temps fort a été organisé avec le groupe des Chrétiens inclusifs, dont fait partie Joan Charras Sancho, coauteure du livre L’Accueil radical (éd. Labor et Fides). Si l’année 2017 offre évidemment des opportunités privilégiées pour faire vivre l’héritage protestant et témoigner de son actualité, l’intérêt du mouvement David & Jonathan pour le protestantisme et la Réforme n’est pas qu’un effet de date. À l’été 2006, un voyage sur les pas de Luther en Allemagne avait déjà rassemblé une trentaine d’adhérents pendant une semaine.
David & Jonathan a été fondé en 1972, ce qui en fait la plus ancienne association LGBT (lesbien, gay, bi, transsexuel) de France. Elle revendique 400 membres, répartis en 19 groupes locaux. Le mouvement se définit comme une interface entre le milieu LGBT, le monde des Églises et l’implication citoyenne.

Claire BERNOLE